vendredi 28 novembre 2008

Archéologie, petite introduction!


Il est souvent très difficile de séparer l'archéologie de l'histoire. Un point qu'il faut noter est que ces deux disciplines, bien qu'indépendantes, ne peuvent se passer l'une de l'autre et restent complémentaires.

Bien souvent les clichés perdurent quant à ce qu'est l'archéologie : découvrir des morts, des trésors : cela peut arriver mais ceux sont de rares occasions. Les chantiers ne sont pas nombreux, et sont généralement financés soit par des organismes privés, par des universités ou bien par le conseil général de la région, pour une durée définie (généralement les fouilles n'excèdent que rarement les deux mois). Mais personne ne peut entreprendre un chantier sans l'avis et l'accord de la préfecture. Je passe les détails mais la législation est très stricte là dessus. Alors, quand fouiller? Généralement, deux cas s'offrent à nous :
des sites déjà connus, souvent par les historiens : on sait que telle et telle ville se situe ici ou à peu près. On fouille quelques mois une année jusqu'à épuisement des fonds monétaires, puis on réenterre soigneusement le tout pour revenir l'année d'après continuer le travail. Le second cas est celui du hasard : il n'est pas rare que des privés trouvent soit chez eux soit dans le domaine public des vestiges. Dans ce cas, c'est à la gendarmerie d'intervenir (si il y a une valeur monétaire dans la découverte, 50% revient à l'état, le reste à la personne qui l'a trouvée). De là se mettent ensuite en place les fouilles.

Le problème de l'argent n'est pas non plus négligeable : les équipes, qu'il faut nourrir, loger, parfois payer, peuvent varier entre 5 à 30 groupes d'une dizaine de personne chacun. De plus, il y a le suivit des objets après les fouilles : en effet, qu'en faisons nous, qui les étudient etc....En règle générale, les musées sont tellement débordés d'artéfacts qu'ils refusent l'achat des objets trouvés lors de fouilles; l'exemple de l'Egypte est flagrant : les seules fouilles autorisées sont celles financées par les pays étrangers; le pays n'ayant pas assez d'argent pour prendre à charge la quantité inouie d'artefacts présents, l'état préfère souvent laisser enterrer voir même détruire ce qui est découvert.

Voilà pour l'aspect un peu "administratif" et casse pied.

Mais comment fouille-t-on? Il y a plusieurs méthôdes, mais certains principes de bases sont à respecter : le plus important étant l'outillage, c'est-à-dire au minimum la pelle, la truelle, le pied de biche, la loupe et enfin le pinceau. Le reste se procure avec le temps et l'expérience.
En arrivant sur un chantier, connu ou non, on commence par établir un périmètre : on plante 4 barres que l'on entoure d'un ruban, servant à délimiter la zone à fouiller. A l'intérieure de cette zone, d'autres parcelles sont désignées pour chaque équipe.
La première étape est laplus fastidieuse : elle consiste à enlever l'épaisse couche de terre qui recouvre le site (plus le site est ancien, plus il est profond - même s'il y a des exceptions). Mais toute cette terre n'est pas jetée : mise dans des brouettes, on en fait un tas, que l'on passe ensuite dans un tamis lui même passé dans l'eau; cela permet de trouver d'éventuels petits ossements, ou toute trace qui pourrait être utile à l'adaptation du lieu ou des éventuels objets à trouver. Une fois la couche humide enlevée (entendons lorsque les racines des graminées ont totalement disparues), on creuse à la truelle, et avec délicatesse : si quelqu'un trouve quelque chose, un coup trop fort dessus pourrait tout briser.

Lorsque l'objet, les ruines ou bien encore les caveaux sont mis à jours, on sort "le petit matériel" : les pinceaux". Une équipe est désignée exprès pour analyser l'ensemble des fragments de terre, bois et autre substances qui avoisine la découverte, pour voir s'il y a un lien éventuelle avec (parfois cela peut être des tessons de poterie ou même des ossements d'animaux). Une autre équipe elle s'occupe d'identifier l'objet : soit des historiens de l'art, soit des linguistes s'il y a des inscriptions ou symboles.Parfois les deux travaillent ensembles. La partie la plus délicate étant bien entendu de sortir de terre l'ensemble sans l'abîmer. Pour prévoir d'éventuels accidents, et même pillages, le site est d'abord entièrement photographié et...dessiné. Oui! On étale une immense feuille de plastique transparant sur le tout, et des graphistes reproduisent la découverte. C'est une pratique courante notamment dans les grottes. Mais cela permet aussi, lorsque l'on rebouche en fin de saison le site, de pouvoir continuer à travailler dessus tel qu'il était à taille réelle.







Cela reste très théoriques, car toutes les techniques évoluent en fonction des climats, des milieux, des régions, du type de matériaux étudié. Mais la trame principale reste la même.
Mis les techniques ont énormément évoluées. Aujourd'hui les ultra-sons se répandent de plus en plus (lorsque les financements le permettent) : on ne s'embête plus à chercher par l'histoire la localisation des sites, on se contente grâceà une machine d'envoyer en terre une puce qui renvoie par ordinateur une image 2D ou 3D de la composition du sol. Comme ca, des équipes peuvent couvrirent des espaces bien plus vastes en moins de temps.

En revanche, si l'archéologie trouve ses origines dès le 16° siècles(à l'époque où lespremiers fossiles furent trouvés), le 19° siècles méritent une attention particulière. A ce moment là, l'Egypte était à l'honneur, et l'on ne creusait pas, mais l'on faisait exploser à la dynamite le plus gros du sable encombrant, pour ensuite nettoyer au pinceau ce qu'il restait. C'est vous dire sur les merveilles que l'on voit aujourd'hui tout ce qui fut détruit. Mais en un sens, normal, avec le temps les techniques avancent, mais les législations aussi, et j'ai envie de dire malheureusement; car fouiller devient de plus en plus difficile, déjà d'accès pour les novices, et même pour les plus expérimentés qui doivent faire face à une administration drastique.

Voilà pour un bref résumé, incomplet, j'en conviens. Il y a encore beaucoup à dire, moi-même j'aurais des expériences plus personnelles a partager. Mais j'attends aussi les vôtres, et même vos questions ou réactions. Wink
Bien à vous tous.

Article de Vincent que je remercie pour ce partage; si cet artcicle vous à intéressé et que vous voulez en discuter aller lui rendre visite sur son tout jeune forum d'histoire et d'archéologie: L'histoire au présent.







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